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    Interview de stephane Allix - Karmapolis - 2005

    Pomme golden
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    sujet Interview de stephane Allix - Karmapolis - 2005

    Message par Pomme golden Mar 21 Oct - 11:25

    Media et Abductions - L'interview de Stéphane ALLIX - Karmapolis - Mai 2005


    Venu
    du monde du grand reportage -principalement en Afghanistan- pour se
    retrouver plongé dans l'étrange univers des abductions extraterrestres
    et de John Mack, Stéphane Allix s'est attelé à la tâche pour le moins
    difficile de livrer à la chaîne du câble “13e rue” un documentaire de
    52 minutes sur les enlèvements extraterrestres intitulé “Enlevés” et
    qui sera diffusé le 13 juin 2005. Nous allons enfin avoir droit à un
    produit sobre, non sensationnaliste qui pourra attirer l'attention du
    plus grand nombre sur l'importance du phénomène des enlèvements
    extraterrestres. Il ne s'agit ni d'une vaste fumisterie, ni d'un
    fantasme issu d'un imaginaire collectif détraqué.

    Bien que de
    plus en plus popularisé par des séries télévisées comme « Taken »
    (Spielberg) ou « X Files », les enlèvements extraterrestres, véritable
    phénomène social qui a pris aux Etats-Unis des proportions épidémiques,
    sont souvent cantonnés dans le ghetto conspirationniste ou paranormal.
    Une sorte de phénomène de foire qui suscite des moqueries et qui,
    pourtant, a soulevé un vif intérêt dans certains milieux de la
    recherche psychiatrique américaine. On a des difficultés, à priori, à
    comprendre pourquoi et comment un journaliste professionnel doté d'un
    pedigree solide s'est soudain focalisé sur un sujet aussi controversé
    qui va susciter le plus souvent un rire amusé et un cynisme de bon aloi
    auprès du commun des mortels. Jusqu'il y a peu, vous auriez plutôt
    trouvé Allix sur les routes de l'héroïne dans les zones tribales du
    Pakistan, dans les champs de pavots en Afghanistan, dans des bureaux de
    police anti-drogue ou dans les chambres miteuses de junkies russes
    (lire à ce sujet “Carnets afghans” Stéphane Allix, Robert Laffont,
    1998). Les rapports entre la guerre en Afghanistan, le terrorisme, le
    trafic de drogue et les abductions semblent à première vue très ténus,
    si pas inexistants et pourtant, comme le fait remarquer l'intéressé, “
    c'est quelque part la même chose ”. On se retrouve projeté dans des
    univers multiformes, quelque peu occultes, clos, faisant l'objet de
    manipulations et où les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être.
    De même, que cela soit le monde des consommateurs de drogues ou de
    victimes d'abduction, il s'agit d'une incursion dans le domaine de
    l'exploration des états modifiés de la conscience. On peut donc dire
    qu'il y a des points communs dans l'émotionnel, le “hors frontière” et
    la possible manipulation.

    Lors de l'entretien auquel il a
    accepté de participer non sans réticences légitimes (après tout, il ne
    nous connaît pas), Stéphane Allix souligne avec insistance le fait
    qu'il ne se présente absolument pas comme “un expert autorisé” dans ce
    genre de sujet, une sorte de professionnel comme pourrait l'être
    Marie-Thérèse de Brosses. “ J'ignore si je peux vraiment vous être
    utile. Ne comptez pas sur moi pour vous livrer mon opinion personnelle
    que je garde pour moi. Je ne peux vous en parler qu'en tant que
    journaliste, qu'en tant qu'observateur. Je tiens à conserver cette
    position ”. Tout comme il ajoute qu'il ne faut pas compter non plus sur
    lui pour parler des théories du complot qui gravitent autour du sujet :
    “ Je n'ai rien à dire là-dessus. J'ai voulu dans mon travail, bien
    faire la part des choses, ne pas mélanger les genres. D'ailleurs, cela
    m'énerve de donner corps à toutes ces interprétations sur les théories
    du complot. Cela ne m'intéresse absolument pas ”. Pour que les choses
    soient claires, Allix accepte avec prudence de nous livrer ses
    impressions dans la mesure où l'on demande au journaliste de nous dire
    ce qui l'a amené à s'intéresser aux abductions et ce qu'il a pu
    constater sur le terrain. De toute évidence, Allix n'est pas fasciné
    par le contenu, les détails des témoignages des abductés, la récolte
    des preuves potentielles de l'existence du phénomène mais bien plutôt
    par le fait qu'un très large nombre de victimes d'évènements
    traumatiques livrent, à bout de ressources, à des professionnels de la
    santé mentale des récits souvent similaires et ce, quelles que soient
    leurs origines nationales, sociales et culturelles. Il ne faut pas nier
    que c'est également la personnalité intègre et la compétence
    professionnelle de John Mack, un psychiatre américain de Harvard
    aujourd'hui décédé qui a attiré Allix.: “ Le fait qu'un homme de cette
    envergure doté d'un tel parcours académique et professionnel et qui n'a
    pas hésité à mettre en danger sa carrière m'a vraiment fasciné ”. Ce
    qui attire aussi l'attention de Stéphane Allix est le réflexe premier
    des gens de refuser parfois avec véhémence l'existence de ce genre de
    phénomène : “Ce refus est une chose qui m'intéresse vraiment… Pourtant,
    il y a dans notre monde un très grand nombre de ce que l'on appelle
    “des anomalies”… La science et l'étude de la mécanique quantique
    s'ouvrent à cela aujourd'hui et c'est fascinant ” nous dit-il. Enfin et
    surtout, il y a la souffrance, le traumatisme profond de toutes ces
    victimes qui se passeraient bien de ce genre d'expériences et qui
    tentent de transcender leur trauma avec des moyens expérimentaux issus
    des travaux des thérapeutes. A ce titre, Allix calque ses motivations
    sur celles qui animèrent Mack : dépasser le côté sensationnaliste, ne
    pas se focaliser sur le travail un peu obsessionnel de la recherche de
    preuves matérielles pour préférer la fragilité de l'âme humaine et son
    incroyable sens de la survie et de l'adaptation lorsqu'elle est
    confrontée au traumatisme.

    Une dernière remarque à propos du
    film d'Allix : il s'agit sans doute de la dernière apparition publique
    de John Mack puisqu'en plein tournage, le psychiatre décédait, victime
    d'un accident de voiture provoqué par un chauffard ivre. A cette
    époque, Mack avait changé de champ d'investigation, s'intéressant aux
    recherches sur les hypothèses de survie de la conscience mais
    conservait néanmoins un intérêt marqué pour les victimes d'enlèvements
    extraterrestres puisqu'il avait accepté de collaborer au projet
    d'Allix. Malheureusement, le décès de Mack allait empêcher au film de
    prendre toute l'ampleur qui avait été initialement décidée. Mais ce
    n'est sans doute que partie remise.

    Pour ceux qui ne sont pas
    desservis par les chaînes à péage comme 13 ième rue, le film sera peut
    être projeté à l'occasion d'une séance unique aux Palais des Beaux-Arts
    de Bruxelles. Mais il ne s'agit encore que d'un projet que nous
    suivrons de près.

    Ce qui a motivé Karmapolis dans cette
    interview est cette rare opportunité qui nous est offerte de pouvoir
    demander l'avis d'un “représentant” intègre des “mainstream” medias,
    d'un néophyte complet en ce domaine qui n'a pas encore eu l'esprit
    accoutumé et déformé à la longue par la fréquentation du petit monde
    des ufologues et des conspirationnistes. Nous avons voulu vous livrer
    le regard “vierge” d'un journaliste prudent qui n'a pas envie d'être
    victime de manipulations, d'intoxications. Un regard très prudent mais
    qui n'empêche pas l'intéressé d'être profondément optimiste et
    enthousiaste. Non pas que nous pourrions découvrir soudainement que les
    extraterrestres existent et nous veulent du bien mais plutôt que
    l'intérêt porté par des scientifiques sur le sujet des “enlevés” est
    significatif d'un intérêt de la science pour des domaines plus hors
    normes. Le fait justement que la science, surtout la science physique
    s'intéresse aux “anomalies” des particules quantiques, aux systèmes
    “chaotiques” mais aussi aux mystères de la conscience, des phénomènes
    de synchronicité montrent peut-être que nous ne sommes pas loin
    d'embrasser un nouveau paradigme. D'où l'optimisme du journaliste.
    Cette interview complètera à merveille l'entretien que nous a accordé
    Withley Strieber, sans doute la victime d'abductions la plus médiatisée
    et la plus controversée. On sera loin des profils plus discrets,
    timides et sobres des “clients” de John Mack. Voici donc de larges
    extraits de cet entretien informel que nous avons eu avec Stéphane
    Allix dans un salon de thé du centre de Bruxelles par un pluvieux
    samedi d'avril.

    Karma One


    L'interview de Stéphane Allix par Karma One et Karmatoo

    Karmapolis: Comment en êtes-vous venu à vous intéresser au phénomène des abductions extraterrestres ?

    Stéphane
    Allix: C'est une progression lente, au fur et à mesure que j'ai
    découvert le phénomène. L'idée de départ était de faire une émission
    sur les “anomalies”, sur des expériences scientifiques en mécanique
    quantique, en astrophysique, tous ces domaines très réels et très
    concrets de la science qui remettent en question nos conceptions de la
    réalité. Ce à quoi nous donnent accès toutes ces dernières découvertes
    n'est en fait pas intégré dans notre réalité au quotidien, dans notre
    perception de la réalité. Ce sont des nouvelles conceptions des choses
    à propos de nos dépendances les uns par rapport aux autres et je
    trouvais cela assez fascinant. Moi, j'aime les frontières, j'aime ce
    qui remet en question ce que l'on croit être certain. Donc, j'ai
    commencé à m'intéresser à ces questions-là avec comme thème sous
    jacent, l'hypothèse d'une vie extraterrestre. Une accroche « grand
    public » et attrayante. J'ai pris parti, il y a 2 ans de cela, de tout
    acheter –tous les livres possibles- aussi bien dans le domaine
    scientifique que dans le domaine de la vie extraterrestre. Mais le
    phénomène Ovni, extraterrestre était au départ inexistant pour moi. Je
    n'avais aucun à priori. J'ai entrepris de lire tout ce qu'il y avait à
    lire en France : des choses les plus « rigolotes » comme “les
    extraterrestres m'ont expliqué l'Atlandide” à des livres comme ceux de
    Pierre Guérin, ceux d'Aimé Michel ou celui de Peter Sturrock et à ma
    grand surprise, j'ai découvert que des gens extrêmement sérieux comme
    des astrophysiciens, des physiciens, des gens du rapport Cometa. Des
    gens donc sérieux existaient et auxquels, moi, en tant que journaliste
    d'investigation, je pouvais me raccrocher. Ceux-ci se sont donc penchés
    sur le phénomène sans à priori. On s'aperçoit alors qu'il y a un
    certain nombre de cas dont l'importance était notable et qui recevait
    une explication. Cela m'a fasciné. Au-delà de l'émotion, des préjugés,
    de tous les fantasmes, des gens sérieux travaillent manifestement sur
    un phénomène sérieux qui demande le plus d'enquêtes possibles…. Après
    quelques mois d'étude, je me trouve confronté à un phénomène fascinant,
    durable qui n'est pas une illusion ou qui ne se confond pas avec un
    aspect culturel causé par exemple par un manque de spiritualité dans
    notre société et une nouvelle façon de l'exprimer. Cela n'était pas du
    tout ça. Les abductions sont un phénomène réel qui soulève tant de
    questions. Il y avait lieu de se demander: « So what… ? Qu'est-ce qu'il
    y a derrière ces abductions ? ». Je lis de plus en plus. Il y a un an
    et demi, je découvre le livre de Marie Thérèse de Brosse. Mon premier
    réflexe a été de le déposer et de ne plus le lire. Mais je me force, je
    le lis et je découvre que c'est assez sérieux…

    Karmapolis: Vous n'y croyez donc pas du tout au départ ?

    Stéphane
    Allix : Oui, au départ, quand on me dit qu'il y a des hommes qui ont
    été enlevés par des petits êtres qui sont des extraterrestres, je ne
    peux pas accepter cela. Je me force donc à lire ces témoignages et ces
    livres. Je tombe ensuite sur Bud Hopkins mais surtout sur John Mack .
    John Mack m'attire plus. Bud Hopkins a certes 30 ans études et de
    recherches avec des enlevés, il a une expertise sur la durée mais c'est
    un artiste peintre. Dans mon esprit, cela reste un artiste qui étudie
    ce phénomène là. Mais avec John Mack, c'est plus sérieux. C'est un
    psychiatre, un prix Pulitzer, c'est quelqu'un qui a pris des risques
    professionnels considérables. Et cela m'a fort intrigué. En lisant son
    livre, je suis assez surpris par son approche clinique du phénomène et
    par les 13 cas au moins qui y sont détaillés. Je suis vraiment très
    intrigué. A ce moment là, je venais de faire à nouveau un reportage sur
    la drogue pour VSD et un peu dans l'expectative, je propose au
    rédacteur en chef de faire un portait de John Mack. A ma grande
    surprise, ce rédacteur qui me connaissait un peu de réputation se dit:
    «Tiens, il veut faire un reportage sur John Mack, c'est étrange » .
    Surtout, je lui présente ce psychiatre comme quelqu'un qui est loin
    d'être farfelu et cela l'intrigue aussi. Donc, me voilà parti 10 jours
    plus tard pour Boston afin de rencontrer John Mack ainsi qu'un certain
    nombre d'enlevés qui avaient été ses anciens patients. Je fais un
    premier papier dans VSD. John me semble être une des personnes les plus
    crédibles et les plus bouleversantes mais je le répète, c'est un choix
    personnel, subjectif. C'est également un point de vue d'écrivain car
    j'écris aussi un livre sur le sujet afin de partager cette nouvelle
    expérience de façon plus profonde. Au départ donc, je ne suis pas du
    tout familiarisé avec ce sujet des enlèvements, j'ignore en fait de
    quoi il s'agit. Je suis aujourd'hui convaincu qu'il s'agit d'un
    phénomène extérieur aux personnes elles-mêmes et non pas généré par une
    sorte de « jus de cerveau » ou je ne sais quel dérèglement pathologique
    quelconque. C'est aussi ce que John a exposé. Maintenant, de quoi
    s'agit-il vraiment, je n'en ai aucune idée. Est-ce qu'il s'agit
    vraiment d'extraterrestres, je n'en sais rien également. Mais la
    négation pure et simple, par principe, qu'il se passe quelque chose
    auprès de ces gens m'énerve. Je trouve même que c'est malhonnête
    intellectuellement parlant. Surtout avec des gens comme John Mack et la
    crédibilité personnelle et scientifique qu'il peut amener alors qu'il a
    pris le risque de se suicider professionnellement! Car cela a été le
    cas.


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    sujet Re: Interview de stephane Allix - Karmapolis - 2005

    Message par Pomme golden Mar 21 Oct - 11:25

    Karmapolis: Vous avez rencontré une ouverture d'esprit parmi les médias ?

    Stéphane
    Allix : A titre personnel, oui parce que j'appliquais les mêmes
    méthodes d'enquête que celles que j'utilisais avant dans mes autres
    sujets, l'honnêteté intellectuelle mais aussi la rigueur. Par exemple,
    dans le trafic de drogue, il est très facile de balancer n'importe
    quelle accusation contre n'importe qui, surtout quand il est loin. Vous
    parlez de quelqu'un en Asie Centrale et vous l'accusez de faire partie
    de la mafia. Qui va aller vérifier, personne. C'est un travail qui
    demande beaucoup d'application. Vous pouvez annoncer tous les chiffres,
    tous les prix de la drogue sur le terrain ou dans les rues; vous pouvez
    vraiment dire n'importe quoi. Donc, cela m'a incité à creuser vraiment
    les choses. Mais la réaction des médias qui me connaissaient –que cela
    soit France 2 ou les éditeurs - a été toujours d'être très interloqués
    parce qu'ils me connaissaient. Je ne parlais pas d'une expérience vécue
    personnellement, je ne parlais pas de gens qui avaient effectué des
    recherches un peu fumeuse, je parlais d'un psychiatre de Harvard,
    fondateur du département psychiatrie de l'hôpital de Cambridge, prix
    Pulitzer, qui s'intéressait à cette question. Après 2 ou 3 ans de
    recherches, il a publié un ouvrage où il s'est dit: “ voilà, j'ai 40
    ans d'expertise psychiatrique et soit, je crois en mon diagnostic,
    auquel cas, ces gens là décrivent quelque chose qui leur est réellement
    arrivé, soit je crois en ma vision plus classique du monde et en fait,
    je me mens! »

    Karmapolis : Depuis le moment où le livre de
    Marie Thérèse de Brosse est sorti, cela fait déjà un certain temps, et
    le moment où vous arrivez sur le terrain, c'est à dire, il n'y a pas
    très longtemps, est-ce que la situation a changé dans le monde des
    abductions, est-ce qu'il y a eu des informations radicalement nouvelles
    selon ce que vous en a dit John Mack ?


    Stéphane Allix :
    Très honnêtement, s'il y a bien une chose dont je me suis méfié en
    entrant dans ce territoire là, ce sont les théories du complot, la
    paranoïa qui peut exister et le côté un peu X-Files du sujet. Cela
    m'énerve. J'ai tendance à rester extrêmement circonspect face à ces
    gens.

    Karmapolis: Faites-vous la part des choses entre les
    victimes d'un trauma et le contexte des « théories des conspirations »
    qui sont souvent associées au phénomène parce que dans le récit de ces
    gens, il y a un part de “conspiration” comme par exemple, le fait que
    certains abductés soient victimes d'enlèvements impliquant des entités
    extraterrestres mais aussi des militaires ?


    Stéphane
    Allix : Ce que je peux vous dire en ce qui concerne les gens que j'ai
    rencontré, c'est que ces gens-là ne m'ont jamais dit avoir fait l'objet
    de pressions de quelque sorte du gouvernement

    Karmapolis:
    N'est-ce pas plutôt les enquêteurs qui font passer ce genre de message
    comme par exemple, David Jacobs, qui au contraire de Mack semble plus
    s'axer sur cet aspect conspirationniste du sujet?


    Stéphane
    Allix: Je n'ai pas rencontré Jacobs. Pour avoir discuté avec John Mack
    quant à la dangerosité de se pencher sur ce genre de sujet-là, John ne
    m'a pas parlé de dangerosité comme par exemple le fait que je pourrais
    faire l'objet de menaces ou de pressions de la part d'un organisme
    d'état quel qu'il soit. Il m'a parlé du danger d'être tourné en
    ridicule et à cet égard seulement, il m'a dit que « vous vous engagez
    dans un domaine qui est 10 fois plus dangereux que l'Afghanistan ». Il
    ne me parlait pas des « Men in Black » ou de la CIA qui allaient me
    mettre sur écoute. Il me parlait du fait que je pouvais me “griller”
    sur un sujet un peu délicat, un peu tabou et mal considéré. Il me
    parlait en fait de la peur du ridicule.

    Karmapolis: Dans
    certains récits des abductés, on retrouve justement l'intervention de
    militaires qui auraient participé avec les extraterrestres à des
    enlèvements –les Milabs (NDR: abréviation de “Military Laboratories”.
    Lire à ce sujet “Milabs Military Mind Control and Alien Abduction, Dr
    Helmut Lammer; I-Net Edition). En avez-vous déjà entendu parler ?


    Stéphane
    Allix : J'ai lu cela dans pas mal de récits, effectivement, mais en ce
    qui concerne les gens avec qui j'ai travaillé, ils sont une dizaine
    maintenant, je n'ai jamais entendu ce genre de choses. Ce n'est pas que
    je ne veuille pas en parler mais vraiment, je n'en ai jamais entendu
    parlé.

    Karmapolis: Est-ce dû au hasard ou est-ce John Mack qui travaille plutôt avec certains types d'abductés?

    Stéphane
    Allix: Je pense que les gens qui vivent ce genre de traumatisme ont
    chacun une façon personnelle de réagir à ce genre de mésaventures. Vous
    aurez des gens qui vont fonder un centre de “cristologie” et qui diront
    que seuls les cristaux peuvent aider. Vous aurez des gens qui, comme
    Bud Hopkins en a parlé, vont vouloir se tirer une balle dans la tête à
    cause de leur incapacité à partager le traumatisme dont ils furent la
    victime. C'est un événement traumatisant comme peut l'être un viol, une
    prise d'otage avec en plus, un choc culturel ou plutôt ce que Mack
    appelait un choc ontologique, un choc qui remet en question notre
    conception du réel. C'est vrai que par après, lorsque vous irez voir
    des gens pour recevoir de l'aide, vous verrez des gens qui
    correspondent plus à ce que vous avez vécu ou à ce que vous ressentez
    par rapport à ce phénomène là. Bud Hopkins s'adressera plus à des gens
    qui auront un rapport très conflictuel. John va peut-être recevoir des
    gens qui ont plus envie travailler sur l'intégration, de transformer
    cette expérience. C'est pour cela qu'en tant que journaliste, j'essaie
    vraiment de me tenir loin des interprétations parce que je me trouve
    toujours un peu mal à l'aise….

    Quand vous avez des gens qui

    vous disent d'un côté que ce sont des êtres d'une autre dimension qui

    viennent pour vous aider et pour le bien de l'humanité et que de

    l'autre côté, vous avez un policier auxiliaire de 60 ans qui a envie de

    sortir son flingue quand un enlèvement commence et qu'il ne le peut pas

    et qu'il hurle de terreur, je ne peux croire ni aux uns, ni aux autres

    et cela avec la meilleure volonté du monde. Il y a donc des zones que

    j'évite parce que je n'ai pas les éléments pour travailler dessus.



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    sujet Re: Interview de stephane Allix - Karmapolis - 2005

    Message par Pomme golden Mar 21 Oct - 11:31

    Karmapolis: Et que pensez-vous du travail de recherche de Bud
    Hopkins sur les abductés et d'autres cas plus médiatisés comme celui de
    Withley Strieber?


    Stéphane Allix : Les cas que vous
    mettez en évidence, je ne les connais pas vraiment. Ce qui m'a vraiment
    interloqué en tant que journaliste “vierge” dans ce secteur là, ce ne
    sont pas vraiment les discours sur ce qui se passe lors des
    enlèvements. C'est plutôt l'émotion qui se dégage des personnes que
    j'ai physiquement devant moi. J'ai travaillé dans des domaines où je
    sens quand on me ballade, quand on me raconte des mensonges. Mon
    intuition, qui est un outil que j'ai appris à mettre en œuvre dans les
    investigations, cette intuition donc, m'a sauvé la vie dans certaines
    situations. Mais là, face aux enlevés, elle ne me prouve pas que la
    personne que j'ai en face de moi me raconte la vérité mais elle me
    donne au moins des indications sur le degré de confiance que l'on peut
    établir avec elle. Les enlevés avec lesquels j'ai travaillé sont des
    gens, pour certains, qui ont subi des tests psychiatriques et on sait
    que ce ne sont pas des malades mentaux. Je sais que ce qu'ils me
    racontent n'est pas un mensonge à leurs yeux. Ils le pensent
    sincèrement. Ils ne présentent aucune pathologie parce que ce sont des
    gens qui sont passés par le filtre de John Mack…. Je les ai vus à de
    nombreuses reprises, nous avons eu des échanges d'Emails fréquents et
    j'ai vraiment essayé d'explorer à fond leurs expériences. Quelqu'un me
    reprochait que, dans mon film, il n'y ait pas de victimes françaises.
    Malheureusement, je n'ai pas de structures pour accueillir un Français.
    C'est une chose sérieuse. Je sais qu'il y a des enlevés français car il
    y en a partout dans le monde. J'ai des cas qui m'attendent pour mon
    film en Amazonie. Un enquêteur ufologue français va peut-être se
    satisfaire du discours d'un type qui lui rapporte telle ou telle chose
    mais je ne vais pas m'en satisfaire du tout. J'essaye de mettre en
    place une structure psychiatrique d'accueil qui soit apte à valider la
    santé mentale de ces gens-là, leur profil. Il est hors de question que
    je valide le discours d'une personne si je ne suis pas certain de son
    état mental, ou s'il n'a pas passé une batterie de tests. J'essaie de
    trouver des médecins qui s'intéresseraient à ce secteur. D'ailleurs,
    j'en profite pour faire un appel. J'ai vraiment besoin de compétences
    solides parce que le phénomène me paraît justement très important.
    Attention, ce ne sont pas des preuves que je recherche. Je ne suis pas
    dans le domaine de la récolte de preuves comme le fait justement Bud
    Hopkins qui cherche des traces, des implants. Je laisse cela à
    d'autres. Moi, c'est la validité du témoignage qui m'intéresse comme
    John Mack l'a fait. C'est là qu'il a mis toute son énergie. Les
    témoignages sont des éléments importants : dans l'église, ce sont les
    témoignages qui ont validé des miracles et ont fait des Saints. Dans le
    système judiciaire, ce sont des témoignages qui ont conduit les gens à
    la chaise électrique ou à la prison à vie. Pourquoi deux gendarmes
    d'Eupen (NDR : localité de l'Est de la Belgique proche de la frontière
    allemande et qui fut le siège d'une vague d'apparition d'Ovnis très
    significative) qui ont vu un meurtre peuvent mener une personne en
    prison sur base de leurs témoignages et pourquoi, ces mêmes gendarmes
    qui diront avoir vu un triangle noir voler au dessus de leur tête ne
    seront pas pris au sérieux ? Je profite de toutes les occasions pour
    demander s'il y a des psychiatres qui seraient intéressés à créer une
    sorte de structure d'accueil. Je veux inciter des gens qui travaillent
    dans le domaine de la maladie mentale à s'intéresser à ce phénomène
    également. C'est ce que dit Bud Hopkins et d'autres chercheurs.

    Karmapolis:
    Avez-vous déjà entendu parler du syndrome de personnalités multiples,
    notamment des personnes qui, sous le coup de traumatismes très
    violents, se dissocient et acquièrent des personnalités multiples ? Aux
    Etats-Unis, on a remarqué qu'il pouvait y avoir des points communs
    entre victimes d'abductions et victimes d'abus sexuels dans le cadre de
    rituels de type satanique et de lourds abus familiaux. Parfois,
    certaines personnes sont à la fois des abuctés et en même temps des
    personnalités multiples, victimes d'abus rituels ?


    Stéphane
    Allix : Non, je n'en ai jamais entendu parlé. Vous savez, je découvre
    depuis deux ans des tas de choses, cela fait énormément d'informations.
    Ce que je découvre depuis deux ans donc, c'est une foule d'événements
    que l'on appelle des “anomalies” et qui sont aussi fascinantes les unes
    que les autres. Mais après, en tant que journaliste, il y a ce que je
    peux étudier et retraduire soit dans un livre, soit dans un film et
    malheureusement, les journées n'ont que 24h. Je dois faire un tri et
    mon degré de réceptivité reste limité. Il y a pleins d'autres choses
    que je laisse de côté volontairement mais qui m'intéressent à titre
    personnel. Comme par exemple, tout ce que les enlevés emportent dans
    les vaisseaux ou encore les projets d'hybridations et ce que cela peut
    vouloir dire. Dans un autre registre, il y a les Crop Circles (NDTR :
    Cercles dans les blés) ou l'affaire de Roswell. Tous ces sujets sont
    certainement dignes d'intérêts mais demandent un travail de fond que je
    n'ai absolument pas le temps de donner et plutôt que d'avoir une
    opinion dessus, je préfère ne pas m'exprimer.

    Karmapolis: Selon vous, les américains et les européens ont-ils une façon différente de percevoir le problème des enlèvements?

    Stéphane
    Allix : Aux Etats-Unis, peut-être parce que j'étais à Harvard dans un
    milieu universitaire assez performant, j'ai été assez estomaqué et
    enthousiasmé de voir la liberté d'esprit et l'énergie qui a été mise
    dans l'étude de ces phénomènes-là alors qu'en France, pour ce que je
    connais, il y a encore une vraie paralysie et une vraie crainte du
    ridicule. Depuis deux ans, j'ai rencontré quelques personnes en France
    qui travaillent dans les milieux scientifiques et qui ne peuvent
    absolument pas rendre public leur intérêt pour ces domaines-là parce
    que leur carrière serait grillée. Encore une fois, ce n'est pas un
    complot. C'est juste qu'ils vont passer pour de guignols alors qu'aux
    Etats-Unis, je me souviens avoir déjeuné avec un chercheur de
    Philadelphie et de lui avoir demandé s'il connaissait le phénomène des
    abductions. Il m'a répondu par l'affirmative. Et j'ai demandé aussi à
    la serveuse si elle connaissait ce phénomène et elle le connaissait.
    Aux USA, c'est quelque chose de beaucoup plus répandu, cela fait partie
    de la culture populaire. C'est aussi un pays où l'on va explorer les
    sujets les plus inattendus.

    Karmapolis: Est-ce que ce n'est
    pas justement parce que l'on en parle plus facilement aux Etats-Unis
    qu'on a l'impression qu'il y a plus d'abductions ? Ou bien,
    objectivement, il y en aurait plus aux USA qu'en Europe et dans le
    reste du monde ?


    Stéphane Allix : Je n'en au aucune idée.
    Je sais qu'il existe des cas en Europe, en Turquie, en Inde, en
    Amazonie, dans des espaces culturels qui sont à des années lumières de
    l'espace culturel américain. Je constate aussi en parallèle que cela
    fait presque 30 ans que ce phénomène est étudié aux Etats-Unis et si
    vous vivez cette expérience là-bas, vous savez à quoi la raccrocher. Et
    puis, il y a des études qui sont faites, il y a talk shows, il y a le
    travail de John qui a fait faire un bond en avant terrible à ce
    phénomène il y a plus de 10 ans maintenant. Si vous vivez ce type
    d'expérience en France par exemple, il faut déjà faire un sacré chemin
    pour savoir à quoi la raccrocher, à qui vous adresser tandis qu'aux
    Etats-Unis… Ce que m'ont dit plusieurs enlevés avec qui j'ai travaillé,
    c'est que John Mack les avait aidés de façon phénoménale en leur
    montrant que ce qu'ils vivaient n'était pas unique et que d'autres
    personnes vivaient exactement la même chose, en leur faisant comprendre
    qu'ils n'étaient pas seuls. Il y a le cas de Sue qui est un cas qui
    termine mon film. Il s'agit d'une mère de famille de 56 ans qui vit des
    épisodes d'enlèvements depuis l'enfance. Son premier souvenir conscient
    d'un enlèvement remonte à ses 19 ans. C'est quelqu'un qui a les pieds
    sur terre, qui n'a au préalable lu absolument aucune littérature sur le
    sujet et qui est témoin des troubles qui arrivent dans sa famille
    puisqu'il y a paralysie lorsqu'on enlève d'autres personnes de sa
    famille. Ses deux fils sont également concernés par ces événements.

    Karmapolis; C'est trans-générationnel ?

    Stéphane
    Allix : Oui exactement. Sue a vécu dans une terreur absolue pour elle
    et sa famille. C'est une femme perdue. Elle sait qu'il lui arrive
    quelque chose. Elle sait que même si elle a l'impression de devenir
    folle, ce n'est pas seulement dans sa tête que les choses se passent.
    Ces fils, de temps en temps, lui disent: « Maman, on a fait un
    cauchemar…. » Cette mère est terrorisée. Elle ne sait pas quoi faire,
    elle ne peut pas en parler directement à ses enfants, elle ne peut pas
    leur mettre cela dans la tête. Et elle se dit: “ si jamais c'était moi,
    rien que moi ? ”. Vous vous rendez compte de la situation dans
    laquelle elle se met ? Cela doit être atroce pour une mère. Je connais
    son mari et ses enfants. Aujourd'hui, ses enfants ont 30 ans. On a
    vraiment pu en parler à fond. Pour moi, Sue synthétise vraiment ce qui
    se passe. Ce n'est pas quelque chose qu'elle a créée dans sa tête, j'en
    suis vraiment convaincu maintenant. Mais elle a de tels doutes quand à
    la matérialité tangible de ces événements qu'elle ne veut pas mettre
    ces choses dans la tête de ses enfants. Pourtant, ses enfants lui
    racontent des choses et ont des terreurs qui sont parfaitement
    similaires à ce qu'elle peut vivre. Lorsqu'elle a découvert le livre de
    John en 1994, cela a été comme une explosion, une révélation. Elle
    s'apercevait enfin qu'elle n'était pas la seule à vivre ce genre de
    choses. Une minute après avoir fermé le livre, elle contactait John à
    Cambridge et une heure et demi après, c'était lui qui l'appelait. Cela
    a été une vraie délivrance thérapeutique pour elle de savoir qu'elle
    n'était pas seule. C'est le plus que John apporte, c'est une approche
    thérapeutique, une délivrance, montrer à ces gens là qu'ils ne sont
    plus seuls…. Enfin!

    Karmapolis: Pensez-vous que le travail de John Mack puisse apporter quelque chose aux autres psychiatres?


    Stéphane
    Allix : Je pense qu'il offre une base de travail et de recherches
    académiques qui sont disponibles dans des revues et des magazines
    scientifiques. Cela donne une base de départ. Si un médecin reçoit le
    travail de John Mack entre ses mains, il peut y voir déjà une base de
    départ, des passerelles sur lesquelles il peut réfléchir. Est-ce qu'il
    faut aborder le sujet sur l'angle de la schizophrénie, de la paranoïa,
    du dédoublement de personnalité ? John répond à ces questions avec un
    discours très académique. Certains des abductés avec qui il a travaillé
    ont subi des batteries de tests standard qui sont connus dans la
    profession. J'espère que cela peut susciter des vocations quoi que… Car
    en fait, vous risquez quand même le ridicule. John, même avec son
    background et sa notoriété, a eu des problèmes considérables à Harvard
    après la publication « d'Abuction ». Cela a duré 14 mois pendant
    lesquels on lui a fait une sorte de chasse aux sorcières sur l'aspect
    thérapeutique et professionnel de son travail avec les enlevés. On a
    rien pu lui reprocher mais cela a quand même été plombant. Il y a
    certes un blocage énorme mais il a quand même réussi à poser une brique
    qui permet que les choses se poursuivent.
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    sujet Re: Interview de stephane Allix - Karmapolis - 2005

    Message par Pomme golden Mar 21 Oct - 11:31

    Karmapolis: A-t-il un successeur?

    Stéphane
    Allix : Je ne le pense pas. Il y a des gens qui ont travaillé avec lui
    et qui peuvent poursuivre ce qu'il a fait de façon plus discrète mais
    je ne vois personne de son importance. Au-delà des titres qui sont déjà
    assez impressionnants, c'est aussi l'homme, le personnage. Moi, il m'a
    vraiment impressionné par son honnêteté. Vous savez, quand vous
    rencontrez un honnête homme - j'en ai rencontré quelques uns- cela pose
    tout de suite, cela impressionne. Et ce que cette personne va délivrer
    comme information a encore plus d'importance car vous sentez que la
    vérité l'habite, qu'il y a une vérité intellectuelle dans sa démarche.
    Parfois, vous devez faire un choix entre vos convictions et la raison
    et on est bien peu à choisir nos convictions. Cela demande une certaine
    dose de courage et d'honnêteté. Et John, à 65 ans, a continué à suivre
    le fil de ce qu'il avait suivi toute sa vie, c'est à dire sa
    conviction. Et sa conviction, c'était qu'il se passait quelque chose
    d'important qu'il fallait étudier dans le phénomène des enlèvements.
    Cela demande non seulement des compétences -des compétences médicales
    précises- et il les avait à n'en pas douter mais aussi des compétences
    intellectuelles d'honnêteté qui elles, sont beaucoup plus rares. Ce
    sont déjà deux types de compétences qui ne sont pas faciles à trouver,
    à réunir en une seule personne.

    Karmapolis: Avez-vous assisté à des séances de régressions par hypnose sur des abductés ?

    Stéphane
    Allix: Pas directement mais j'ai vu des enregistrements soit audio,
    soit vidéo. Mais déjà en vidéo, c'est assez impressionnant.

    Karmapolis:
    Certaines accusations sont portées à l'encontre de ces séances de
    régressions, lesquelles seraient en fait de faux souvenirs induits par
    les questions des thérapeutes, implantés dans la tête des patients par
    les psychiatres. Qu'en pensez-vous ?


    Stéphane Allix: John
    Mack et Bud Hopkins m'en avaient parlé en insistant sur le fait que
    quand vous induisez quelque chose dans un témoignage, la personne vous
    suit dans la suggestion. C'est une espèce de rapport à deux. Ce que
    j'ai pu voir dans les régressions, c'est que dès que John ou Bud
    “induisaient” un détail pour créer une chausse-trappe, les gens sous
    hypnose reprenaient le thérapeute. Un exemple avec Bud Hopkins: quand
    une personne décrit être assise dans le vaisseau extraterrestre, il
    n'est jamais fait mention de pieds de chaise. C'est toujours des
    installations qui semblent épouser la forme du corps. Et lorsqu'on pose
    la question: “ le fauteuil sur lequel vous êtes assis, les pieds sont
    de quelles couleurs ? ” Si le thérapeute induit la réponse, le patient
    dira : « les pieds sont bleus ou verts » . Mais en fait, les gens
    reprennent le thérapeute parce qu'il n'y a pas de pieds à cette
    structure sur laquelle ils sont assis. Ils vont s'énerver à propos de
    détails qui ne sont pas dans leur description. Ces gens ont en réalité
    une idée très précise de ce qu'ils racontent, ils ont les détails dans
    la tête et ils ne se laissent pas embarquer dans les suggestions des
    thérapeutes. Et ce qui est troublant, au delà que cela se passe sous
    hypnose, ce sont toujours les mêmes détails qui reviennent comme par
    exemple l'apparence physique des êtres. Et quand on essaie de piéger
    les personnes enlevées par des “tricky questions” (NDTR: des questions
    pièges), le thérapeute est toujours repris.

    Karmapolis:
    Justement, parlons des apparences. Comment expliquez-vous que la
    majorité des abductés perçoivent souvent le même genre d'entités
    extraterrestres, à savoir les Short Greys, les “petit Gris” ?


    Stéphane
    Allix : Je n'en ai aucune idée. Je constate simplement que les gens
    décrivent la même chose, il y a le petit Gris qui revient assez souvent
    mais il y a aussi d'autres entités. C'est une figure qui fait partie de
    notre culture. La première représentation que l'on en aurait,
    paraît-il, remonterait à 1977 avec “Rencontre du 3 e type”. Mais pour
    faire ce scénario, le réalisateur s'est inspiré des récits des abductés
    de l'époque. Moi, ce qui m'a troublé dans le travail de John Mack et
    que j'ai envie de poursuivre, c'est que ces petits bonshommes sont
    décrits par des Indiens dans la forêt amazonienne, par les Zoulous au
    fin fond de l'Afrique du Sud, donc dans des contextes qui sont vraiment
    éloignés culturellement de chez nous. J'ai le cas dans le film de cet
    atterrissage au Zimbabwe en 1994. Vous avez deux objets argentés qui
    ont été observés par un groupe important d'enfants, volants au dessus
    de la cour de récréation puis ils se sont posés et des petits êtres
    sont sortis de ces objets. Une soixantaine d'enfants de cette école
    –une école post coloniale assez bien tenue – avec des enfants blancs et
    noirs. Les enfants sont arrivés en courant dans la salle des
    professeurs pour tout raconter. Il se trouve que John Mack était en
    Afrique du Sud à cette époque là et deux mois après l'incident,
    trouvant le phénomène plutôt important, il a engagé un cameraman pour
    filmer les entretiens qu'il aurait avec les enfants, les parents et les
    professeurs. J'ai utilisé certaines de ces archives dans le film. Des
    enfants ne peuvent pas inventer une histoire pareille. Leur récit était
    très cohérent. Lors de l'enquête, on leur avait fait dessiner ce qu'ils
    avaient vu dans des classes séparées en les isolant les un des autres.
    Quand vous voyez l'émotion que ces enfants là expriment lorsqu'ils
    racontent l'histoire… C'est impressionnant ! Il y a une similitude
    entre tous ces témoignages qui dépassent simplement le cadre culturel
    et qui donne envie de creuser ce genre de phénomène.

    Karmapolis:
    Avez-vous vu des abductés se regrouper entre eux en associations
    d'entraide, un peu comme le font les alcooliques anonymes ou les
    victimes de tel ou tel phénomène? C'est plutôt courant aux Etats-Unis,
    non ?


    Stéphane Allix : Encore une fois, je ne connais que
    les patients de Bud Hopkins et de John Mack qui se trouvent dans une
    zone assez réduite des Etats-Unis, dans l'Est du pays. Je les vois
    s'entraider, garder le contact mais de là à faire des associations,
    non, je ne pense pas. Ils sont proches les uns des autres mais il n'y a
    pas de réunions formelles et périodiques.

    Karmapolis: Comment votre film a t'il été accueilli?

    Stéphane
    Allix : J'ai été assez surpris. Mon film reste très sobre. Je ne pars
    pas dans des interprétations, je me contente vraiment de rendre compte
    de cette première émotion. Je vis quelque chose qui n'est pas sensé
    exister, il y a des lumières, il y a cet objet volant, ces êtres mais
    je n'explique pas tout ce que les gens racontent. Il faudrait d'abord
    beaucoup plus de temps. Je donne surtout la parole aux enlevés Le film
    a été accueilli avec beaucoup de circonspections, il y a beaucoup de
    questions qui ont été soulevées parce que justement, je ne réponds pas
    à un certain genre de questions. Et puis, sur scène après la
    projection, il y avait un certain nombre d'enlevés, trois enlevés ainsi
    que l'épouse de Peter qui elle n'a pas été enlevée ainsi qu'un
    thérapeute qui a travaillé un peu avec John Mack et qui connaissait
    bien ses méthodes. Cela a permis que l'on ait une discussion avec le
    public qui a duré un peu plus d'une heure et je pense cela a troublé un
    petit peu. L'accueil a été très positif, il n'y a pas eu de hurlements,
    il n'y a pas eu de gens qui ont crié “comment peut-on montrer des
    bêtises pareilles”. Non, cela s'est bien passé. Moi, je me demande
    d'ailleurs comment j'aurais réagi.

    Karmapolis: Et votre film sera diffusé quand et où ?

    Stéphane Allix : Le 13 juin sur 13 e rue (NDR: chaîne française du câble et du satellite pour les Français et les Belges).

    Karmapolis: Vous avez un deuxième projet plus vaste ?

    Stéphane
    Allix : Le projet initial était un projet qui était beaucoup plus
    important avec des tournages dans différentes parties du monde pour
    montrer que le phénomène n'était pas localisé uniquement aux Etats-Unis
    mais ce projet a été contrarié par le décès de John Mack fin septembre
    (2004) qui était la figure centrale du documentaire. Suite à son décès,
    j'ai quand même voulu faire quelque chose dans la rapidité pour
    profiter de l'émotion et aussi parce que j'en avais gros sur le cœur.
    Ce décès m'avait affecté parce que j'avais beaucoup d'admiration et de
    respect pour lui. Donc, la chaîne productrice de départ n'a pas voulu
    poursuivre spontanément la suite du projet suite au décès. Donc, on a
    fait un film de 52 minutes pour 13 e rue qui a dit oui tout de suite.
    Mais je reviens à l'idée initiale de faire ce film. Seulement, cela
    reste difficile de faire ce film dans le climat actuel. John apportait
    la crédibilité. On est en train d'étudier avec mon producteur d'autres
    possibilités de faire ce film. Cela peut se déclencher très rapidement.
    Mais j'essaie aussi de traduire toute cette émotion, toute cette
    découverte fascinante que je fais depuis 2 ans et demi dans un livre
    que je suis en train de rédiger et qui ne sera pas une étude sur les
    Ovnis -encore une fois, il y a des gens qui sont 10 fois plus
    compétents que moi pour réaliser cela- et qui sera une plongée sur
    l'aspect émotionnel de cette question. Pour reprendre ce que disait un
    des thérapeute qui me disait: “pourquoi voudrait-on absolument que tout
    cela ne soit pas vrai, que tout cela ne soit pas possible”. C'est vrai,
    pourquoi toute cette réticence et cette énergie pour nier l'existence
    de ce phénomène ? Vous avez eu ici en Belgique un vague fameuse d'Ovnis
    dans les années 90 ? C'est fascinant quand vous avez 1500 personnes qui
    voient des choses étranges, quand vous avez le chef d'état-major de
    l'armée de l'air qui envoie des avions et les pilotes qui enregistrent
    ces objets sur leur radar. Il y a après un blocage parce que on ne veut
    pas voir le phénomène. Je trouve cela fascinant. Et cela rejoint mon
    envie initiale qui était un travail à base plus scientifique. Chaque
    époque a ses changements de paradigme et cela se fait parfois dans la
    violence. Comme disait Max Planck, les nouvelles vérités scientifiques
    ne triomphent pas parce qu'elles sont bonnes, elles triomphent parce
    que ceux qui sont contre finissent par mourir un jour. Je pense que
    l'on est vraiment dans un cas de figure très similaire avec cette
    question là aujourd'hui. Je ne suis pas en train de dire que les
    extraterrestres existent et que l'on n'y croit pas. Je suis en train de
    dire qu'il y a un phénomène qui nous dépasse auquel on n'a pas accès et
    sur lequel on n'a pas toutes les réponses et qui nous oblige à
    réexaminer notre manière d'interpréter le réel et à passer à une étape
    suivante de perception de la réalité. C'est un saut philosophique et
    scientifique. Je suis très optimiste. J'ai rencontré beaucoup de gens
    dans pleins de domaines qui vont de la psychiatrie à la physique des
    particules qui sont vraiment en train de travailler sur ce processus
    là, sur les anomalies. Même si de façon officielle, ils semblent très
    rebutés et prudents, ce n'est pas grave. Leur travaille touche d'une
    certaine manière cette révolution que l'on est en train de vivre et qui
    concerne le regard que nous portons sur le réel. C'est une démarche que
    je trouve résolument optimiste. Plus aux Etats-Unis parce que l'on
    avance plus vite là-bas. Je suis très enthousiaste et je crois que de
    notre vivant, on va vivre une révolution phénoménale.

    Karmapolis: Nous vous remercions vivement pour cet entretien.

    Entretien par Karma One et Karmatoo

    © Karmapolis - Mai 2005

    Source: http://www.karmapolis.be/pipeline/interview_allix.htm

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    sujet Re: Interview de stephane Allix - Karmapolis - 2005

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